Les risques d’incompatibilité entre les isolants phoniques et thermiques

Il n’est pas forcément aisé de choisir le bon isolant, celui qui pourra vous assurer un bon confort énergétique et acoustique. Un produit isolant thermique n’est pas forcément celui qui aura les meilleures performances en termes d’isolation phonique. Alors comment s’y retrouver pour faire le bon choix ?

Caractéristiques des matériaux d’isolation thermiques

Qu’est-ce qu’un produit isolant ?

Un produit isolant est généralement constitués de matériaux naturels, minéraux ou synthétiques. Il existe en panneaux, flocons ou encore en rouleaux et, pour une isolation thermique, a pour but de réduire les dépenses énergétiques en permettant de conserver la chaleur en hiver et la fraicheur en été. Ces produits isolants se posent soit par l’extérieur avec des techniques d’ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur), soit par l’intérieur avec des techniques d’ITI (Isolation Thermique par l’Intérieur).
Les isolants servent également à offrir une isolation acoustique avec des techniques d’installation différentes. Dans ce cas, l’objectif est de réduire les nuisances sonores en faisant barrage aux bruits aériens, qui se propagent dans l’air, et solidiens, à savoir les bruits d’impact. La caractéristique d’une isolation phonique est de permettre d’isoler des bruits en diminuant l’intensité acoustique des sons qui se transmettent dans les pièces.

Pourquoi et comment isole-t-on ?

L’objectif principal de l’isolation est de diminuer les déperditions énergétiques d’un bâtiment et d’augmenter le confort de ses occupants en relation avec les nuisances sonores. Le bruit est facteur de stress et peut entrainer de nombreux troubles. Le principe est simple : il faut piéger les sorties et les entrées d’air pour l’isolation thermique, piéger et absorber les sons pour l’isolation phonique.
Un bon isolant permet de réduire voire de faire disparaître les ponts thermiques. Pour juger de la qualité d’un matériau isolant, on s’intéresse donc en priorité à sa faible conductivité thermique, c’est à dire à sa capacité à isoler. Plus elle est faible, plus le matériau est isolant.
Chaque isolant possède ses propres propriétés en termes de performances énergétiques. On distingue en général trois grandes familles d’isolants : naturel, synthétique et minéral.

Les différents types d’isolants

• Les isolants minéraux : on connait surtout la laine de verre et la laine de roche. Ils sont bons marché et offrent de bonnes performances. La laine de verre est d’ailleurs l’isolant le plus utilisé en France avec 75% des foyers français isolés à l’aide de ce produit. Parmi les isolants minéraux, on trouve également le verre cellulaire, la perlite ou encore l’argile expansée. Ils font partie des isolants qui servent à la fois à l’isolation thermique et acoustique. Malheureusement, leur bilan environnement est mauvais. Il est donc préférable, quand c’est possible, de leur préférer les isolants naturels et bio-sourcés.

• Les isolants synthétiques sont dérivés de la pétrochimie. On connait le polystyrène expansé ou extrudé et le polyuréthane. Ils offrent de nombreux avantages : coût, résistance à l’humidité pour une isolation extérieure, bonne résistance à la compression, excellentes performances énergétiques. En revanche leur bilan écologique est défavorable et les conséquences sur la santé peuvent être dramatiques notamment en cas d’incendie car les vapeurs de la combustion peuvent être fatales.

• Les isolants naturels et bio-sourcés : il s’agit de produits isolants d’origine végétale ou animale. On peut notamment citer la fibre de bois, de chanvre, le coton, le liège, la paille etc. En ce qui concerne les isolants de source animal, on se réfère à la laine de mouton ou les plumes de canard et d’oie. Certains produits issus du recyclage telle la ouate de cellulose ou le textile recyclé sont également utilisés. Ces isolants possèdent de nombreux avantages : leurs performances sont bonnes autant en isolation thermique que phonique en plus d’avoir un bilan environnemental positif.

• Les isolants minces : toujours à la recherche d’isolants plus performants mais occupant le moins d’espace possible, on trouve maintenant des isolants minces composés d’un mélange de produits de synthèse, végétaux et d’origine animale.

Les risques d’incompatibilité « isolation thermique – isolation acoustique »

Lorsque l’on sait que chaque isolant possède ses propres qualités et performances, il est aisé d’imaginer que certains seront plus aptes à isoler thermiquement et d’autres phoniquement.
L’efficacité d’un produit isolant dépend de plusieurs facteurs : sa densité, son épaisseur, sa forme, sa durabilité, sa perméabilité à l’air et à la vapeur d’eau. On s’assure enfin que l’isolant n’intègre pas un composant incompatible avec certaines contraintes de l’environnement (nocivité, inflammabilité, pollution…) et, bien entendu, que son coût rentre dans le budget envisagé initialement.
En général, on souhaite la couche d’isolant le plus mince possible pour ne pas empiéter de trop sur la surface habitable. Or certains isolants peuvent avoir des conséquences sur l’isolation acoustique, négatives ou positives. En d’autres termes, il arrive qu’en ajoutant un certain produit sur la surface à isoler, on en dégrade les performances d’isolation phonique.
Il a été constaté que les isolants thermiques de plus faible épaisseur pour une même résistance thermique, dégradent l’acoustique. De fait, si l’on souhaite effectuer un traitement acoustique performant, il faudra déterminer l’incidence acoustique de l’isolant thermique utilisé. Aujourd’hui, surtout dans les constructions neuves, en accord avec le Grenelle de l’Environnement et la règlementation en vigueur concernant l’isolation acoustique, il est préférable de pouvoir anticiper avec des produits isolants étant efficaces sur les deux tableaux. Les professionnels sauront vous aiguiller en effectuant un diagnostic préalable et en vous conseillant sur le type de matériau à privilégier, la technique à utiliser et leur emplacement.